À quel point les routes étaient-elles mauvaises ?
Carte postale
La route de la Gaspésie près de Sainte-Annes-des-Monts, P.Q.
Collection Les Amis des Jardins de Métis
Se plaindre de l’état des routes est un passe-temps populaire au Québec, transmis de père en fils (et en fille) depuis des générations. Mais jusqu’à quel point les routes étaient-elles si mauvaises ?
Reconstruire le passé n’est jamais facile, mais les journaux de l’époque sont d’une grande aide. En 1921, le journal Le Progrès du Golfe de Rimouski invitait le rédacteur en chef du magazine à publier son rapport sur l’état des routes, soumis plus tôt au Club de l’automobile du Québec. On pourrait s’attendre à ce que le rapport soit critique, mais il est rempli de compliments, décrivant les routes en termes principalement élogieux :
À part une petite côte raide à la sortie de Matane, le voyageur est agréablement surpris de se trouver sur une petite route excellente sur laquelle vous traversez les villages de Ste-Félicité, Grosses-Roches, Grand Méchin, Petits Méchins, Capucins jusqu’à Ste-Anne-des-Monts. La route à mon point de vue est la plus pittoresque que vous puissiez trouver dans la province et le travail fait grand honneur à ceux qui l’exécutèrent, étant donné les difficultés qui étaient à vaincre : virages nombreux, montées et descentes rapides, mais parfaitement accessibles, creusées dans la roche, beaucoup de ponts, soit dans l’ensemble un travail formidable, très apprécié dans toute la région qui n’a que ce moyen-là pour se relier à Matane.